La
Fréquente Communion (in Préceptes et Maximes de Saint Augustin, Bibliothèque de
Piété des Gens du Monde, Paris, Victor Palmé éditeur, M DCCC LXXVI = 1876) Pages 454 à458
One
will say that we must not receive the Eucharist every day, because to be more
worthy of approaching such a great sacrament, we must choose the days when we
lead a purer life: For whoever eats this bread unworthily, says the great Apostle,
eats his condemnation.
Another,
on the contrary, will say that it is true that he whose soul is sick by sin and
considerably enough to have to abstain from such a remedy must be separated
from the altar by the authority of the bishop and put into penance until the
same authority calls him back into the participation of the saints mysteries
because it is unworthy to receive the Eucharist to receive it in the time when
penance should be done; and that it must not depend on everyone to separate or
to approach communion as he pleases. But
that, as soon as a man’s sins are not of those for which he is deemed worthy of
excommunication, the body of the Lord is a remedy which he must use every day.
But
a third who, to agree with them, would exhort them about all things to abide in
the peace of Jesus Christ, would perhaps speak the best of all, leaving them
free to do each what the lights of his faith and devotion would advise him,
because neither profane the body nor the blood of the Lord, and yet strive to
honor him. Therefore do we not see that
Zacchaeus, who received the Lord in his house with joy, and the centurion, who
did not consider himself worthy that he entered into his, came into contention
in a different way, and contrary in some way, of which each one had honored the
Saviour, nor that they wanted to rise one above the other knowing well that
they were both burdened with the misery of sin and that they had received mercy
one and the other.
This
is what it seems to me that Scripture teaches us, when it teaches us that manna
had for everyone the taste that pleased him.
Thus the taste of the divine sacrament, by which the world was
conquered, is diversified in the heart of every Christian; for it is only through
respect that he does not want to receive it every day and it is by the same
principle that this other does not want to spend any day without receiving
it. One only has to be careful not to
despise this celestial meat as one had to avoid becoming disgusted with
manna. And this is what made the Apostle
say that those who, failing to discern the Eucharist from other meats, do not
give him the respect due to him, receive it unworthily; for, having said that
they eat and drink their condemnation, when he adds that it is because they do
not discern the body of the Lord.
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La
Fréquente Communion (in Préceptes et Maximes de Saint Augustin, Bibliothèque de
Piété des Gens du Monde, Paris, Victor Palmé éditeur, M DCCC LXXVI = 1876) Pages 454 à458
L’un
dira qu’il ne faut pas recevoir l’Eucharistie tous les jours, parce que pour être
plus digne d’approcher d’un si grand sacrement : il faut choisir les jours
où l’on mène une vie plus pure : « Car qui mange ce pain indignement
dit le grand Apôtre, mange sa condamnation.
Un
autre, au contraire, dira qu’il est vrai que celui dont l’âme est malade par le
péché et assez considérablement pour devoir s’abstenir d’un tel remède doit être
séparé de l’autel par l’autorité de l’évêque et mis en pénitence jusqu’à ce que
la même autorité le rappelle à la participation des saints mystères parce que
c’est recevoir indignement l’Eucharistie
que de la recevoir dans le temps où l’on devrait faire pénitence ; et qu’il
ne doit pas dépendre de chacun de se séparer ou de s’approcher de la communion
selon qu’il lui plait. Mais que, dès que
les péchés d’un homme ne sont pas de ceux pour lesquels on le juge digne de
l’excommunication, le corps du Seigneur est un remède dont il doit user chaque
jour.
Mais
un troisième qui, pour les mettre d’accord, les exhorterait sur toutes choses à
demeurer dans la paix de Jésus-Christ, parlerait peut-être le mieux de tous,
les laissant libres de faire chacun ce que les lumières de sa foi et de sa
piété lui conseilleront, puisque ni l’un ni l’autre ne profanent le corps et le
sang du Seigneur et qu’au contraire, ils s’efforcent à l’envi de
l’honorer. Aussi ne voyons-nous point
que Zachée qui reçut avec joie le Seigneur dans sa maison, et le centenier qui
ne se jugea pas digne qu’il entrât dans la sienne, soient entrés en
contestation sur la manière différente, et contraire en quelque sorte, dont
chacun avait honoré le Sauveur, ni qu’ils aient voulu s’élever l’un au-dessus
de l’autre sachant bien qu’ils étaient l’un et l’autre accablés sous la misère
du péché et qu’ils avaient reçu miséricorde l’un et l’autre.
C’est ce qu’il me semble que l‘Ecriture nous
apprenne, lorsqu’elle nous enseigne que la manne avait pour chacun le goût qui
lui plaisait. Ainsi se diversifie dans
le cœur de chaque chrétien le goût du divin sacrement, par lequel le monde a été
vaincu ; car ce n’est que par le
respect que celui-là lui porte qu’il ne veut pas le recevoir tous les jours et
c’est par le même principe que cet autre ne veut passer aucun jour sans le
recevoir. Il n’y a qu’à se donner garde
de mépriser cette viande céleste comme il n’y avait qu’à éviter de se dégoûter
de la manne. Et c’est ce qui a fait dire
à l’Apôtre que ceux qui, faute de discerner l’Eucharistie des autres viandes,
ne lui rendent pas le respect qui lui est dû, la reçoivent indignement ;
car, après avoir dit qu’ils mangent et boivent leur condamnation, il en rend
raison lorsqu’il ajoute que c’est parce qu’ils ne discernent pas le corps du
Seigneur.
La
Fréquente Communion (in Préceptes et Maximes de Saint Augustin, Bibliothèque de
Piété des Gens du Monde, Paris, Victor Palmé éditeur, M DCCC LXXVI = 1876 (Pages 454 à 458)